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30 mai 2014 5 30 /05 /mai /2014 22:22

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Banksy

« Faites le mur ! » : le très secret Banksy, du graff à la caméra

On pensait enfin découvrir l'identité de Banksy dans son film « Faites le mur ! » sorti cette semaine. Rien n'y fait, le graffeur terroriste le plus convoité du « street art » reste fidèle à sa réputation de génie anonyme. Finalement, que sait-on de lui ?

Banksy peint au pochoir

Seule certitude, Banksy est né en 1974 aux alentours de Bristol dont les murs ont accueilli ses premières esquisses dans les années 90. Quelques gribouillis par-ci par-là et le graffeur en herbe trouve rapidement le style qui va le hisser au sommet : la peinture au pochoir.

L'œuvre "The Mild Mild West" de Banksy sur un mur à Bristol, en 2007 (William Avery/Wikimedia Commons).Deux avantages majeurs à cette technique : faire des graffitis rapides (pour échapper à la police) et précis (des motifs complexes en un simple coup de peinture).

C'est en 1998, en peignant à Bristol un ours en peluche balançant un cocktail Molotov (« The Mild Mild West ») sur la police que l'artiste clandestin commence à faire parler de lui.

Banksy dérange

Si le graffeur fait tant de bruit, c'est parce que sa subversion dépasse le cadre pictural des murs. Banksy multiplie les actes « terroristes » aussi inoffensifs que caustiques : diffusion de faux billets de livres sterling à l'effigie de Lady Di (au lieu d'Elizabeth II), de copies d'albums de Paris Hilton seins nus, accrochage clandestin d'un tableau orné d'un bandeau « Police line do not cross » à la Tate Britain, d'une fausse Joconde affublée d'un « smiley » au Louvre, d'une poupée gonflable habillée façon Guantanamo à Disneyland…

Autant dans ses installations éphémères que dans ses peintures, Banksy parle d'art, de social, de guerre et de politique. Il attaque, certes, mais toujours avec tact, intelligence et poésie. Et ça plaît.

Banksy fait craquer Angelina Jolie

L'artiste a beau être clandestin, subversif et anonyme : il devient hype. Les médias s'emballent et Banksy entretient son succès en organisant des expositions réunissant chacune des milliers de visiteurs.

Son expo en 2006, « Barely legal », accueille même l'actrice Angelina Jolie qui finit par craquer en déboursant 200 000 livres (234 000 euros) pour trois de ses œuvres. Parce que dans les salles de vente, Banksy vaut de l'or ; du moins les peintures, dessins et installations qu'il crée dans son atelier. Son « Keep it spotless » élaboré en collaboration avec Damien Hirst s'est vendu… pour 1,9 million de dollars (1,4 million d'euros).

Une notoriété financière qui fait hurler certains graffeurs n'hésitant pas à taxer Banksy de « vendu ». A eux, il répond :

« J'utilise l'art pour contester l'ordre établi, mais peut-être que j'utilise simplement la contestation pour promouvoir mes œuvres. »

Banksy fait un film

« Faites le mur ! » (« Exit through the gift shop » en anglais) devait s'appeler à l'origine « Comment vendre de la m… à des c… ». Dans ce docu (fiction selon certains), Banksy conte l'ascension de Thierry Guetta, un Français installé à Los Angeles et fasciné par le « street art », qui parviendra à devenir un artiste reconnu malgré un talent très discutable…

Avec ce premier film, l'artiste se montre aussi virtuose et caustique à l'écran que sur les murs. (Voir la bande-annonce)

 

Banksy, le légendaire artiste de rue dont le visage est inconnu. Thierry Guetta, alias « Mr. Brainwash », colle son portrait sur les murs de Los Angeles.

 

 

 

 

Un sentiment a été partagé par beaucoup de spectateurs à la sortie du premier film de Banksy, Exit through the gift shop : « c’est faux ! ». En effet, comment un artiste aussi singulier et inattendu que Banksy aurait pu faire un documentaire classique, simple et convenu sur le Street Art ? Le film suit deux personnages, d’une part l’exubérant Thierry Guetta, alias le futur Mr. Brainwash, et d’autre part, Banksy, dont l’identité restera masquée. Guetta se découvre, non sans ironie de la part du cinéaste (mais qui est vraiment aux commandes du film ?), une passion pour le Street Art et décide de se lancer dans le milieu et de rencontrer la « star », Banksy. Voilà pour le pitch. La suite est beaucoup plus complexe.
Car qui filme qui et dans quel sens ? Qui est le cinéaste et qui est l’acteur ? Les deux protagonistes inversent sans cesse leur rôle, et on finit par douter de la véracité de Thierry Guetta. Déjà, son nom sonne comme une absurdité et renvoie, bien évidemment, au DJ star dont il pourrait être la caricature parfaite. Humour banksyen par excellence… Ensuite, la manière dont ce Guetta est « illuminé » par le Street Art est tellement moqueuse que ce détail sonne presque comme un indice ! Il passe pour une groupie qui connait, comme par hasard, Space Invaders, un autre artiste célèbre du genre. Si mes souvenirs sont bons (ce que je doute, car j’ai vu le film il y a quelques mois), il y aurait un autre street artiste dans sa famille ou son cercle de connaissance. Bref, cet humour absurde et réjouissant est marqué par la patte inimitable de Banksy…

Sur Internet, beaucoup de potins circulent sur le film, et les hypothèses les plus diverses ne manquent pas :

- Thierry Guetta est Banksy.

- Thierry Guetta fait partie d’un collectif géré par Banksy.

- Thierry Guetta n’existe pas et n’est qu’un fake qui sert à se moquer du monde et du marché de l’art.

-Thierry Guetta existe vraiment et serait un artiste à part entière (succès mondial, etc.).

Nous penchons pour la première hypothèse, voire la seconde. Ces images d’archive qui transmettent la fièvre créative et libertaire du Street Art ne peuvent pas avoir été filmées par un simple admirateur passionné et arriviste. Banksy parle d’abord de lui, de son parcours, de ses origines et de son amour pour la subversion politique. Peut-être aussi est-ce l’histoire des deux facettes de Banksy, des deux forces qui le travaillent ; sur ce qu’il est d’une part, et sur ce qu’il est devenu malgré lui d’autre part.

Soit, ces suppositions restent de l’ordre de l’hypothèse. Exit through the gift shop ne donne aucune résolution et reste film-énigme pour le spectateur. Thierry Guetta, qui devient dans la deuxième partie du film Mr.Brainwash, semble d’abord être un avatar qui sert à se moquer du marché de l’art. En effet, ses tableaux sont jugés « nuls » par les street artistes : ce sont des œuvres ultra maniérées qui singent l’art contemporain en rajoutant encore une couche sur ses clichés. Mais Mr.Brainwash remporte un succès incroyablement populaire. Toute l’ironie du film et l’humour de Banksy atteignent leur sommet quand, devant ces simulacres horribles, le public le plus cultivé s’extasie et tombe dans le piège tendu par le véritable créateur (Banksy donc) !
Bref, Exit through the gift shop est un « faux documentaire » génial qui remet aussi bien en question les pratiques du documentaire que les codes de l’art contemporain. Tout est faux et vrai en même temps, car c’est autant un pamphlet dont seul Banksy a le secret qu’un témoignage riche et complet sur le Street Art et le milieu artistique. Grâce à un humour pinçant à plusieurs degrés, des scènes d’anthologie et une philosophie profondément libre, Exit through de gift Shop s’impose comme l’un des événements de cette fin d’année.

Guillaume Richard


Exit Through The Gift Shop (Faites Le Mur)
Banksy, ni  vu, mais pas inconnu, je t’embrouille !!! Oui, je, tu, il,..etc…simples spectateurs de ce film assez captivant mais qui nous laisse complètement déroutés, qui est Bansky, après tout cela ne revêt pas une réelle importance, seul son art, éphémère la plupart du temps mais si évocateur (rime avec provocateur, agitateur ?) nous suffit. Artiste de rue, Graffeur au pochoir de lieux improbables, son art nous interpelle. Sa renommée, il l’utilise pour signer des pamphlets visuels, sur le mur (de la honte) israélien où ses pochoirs ouvrent d’illusoires voies d’évasions, où encore en s’introduisant dans le temple symbolique de l’oncle Sam qu’est Disneyland il y déploie un mannequin grandeur nature accroché au aux grilles..Revêtu de l’uniforme de Guantanamo !

 

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Published by yakesh

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